Empl. intrans. "S'abaisser" : Les yeulx des hommes abayssent, quant ilz ne voient point devant eulx les examples des choses passees (LA SALE, Sale D., 1451, 154).

Au fig. "Degré extrême atteint par un sentiment" : "Ha ! quel dommage et quel pitié de la bonté de deux telz hommes : l'un mort d'abondance de vergongne, c'est a dire de honte qu'il avoit de venir ès mains de ses ennemys ; et l'aultre mort d'abondance d'amistié..." (LA SALE, Sale D., 1451, 165).

Empl. unipersonnel. Il abonde de qqc. "Qqc. se trouve en abondance" : Item timus est une herbe (...) de laquelle habonde moult largement ou mont Hymettus. (LA SALE, Sale D., 1451, 264).

Au passif au fig. : ...fors requerir tous princes et seigneurs humblement que d'icelles [glorieuses vertus] veullent estre acompaigniees (LA SALE, Sale D., 1451, 114).

"Mettre d'accord" : Mais le seigneur doit avoir prudence de les acorder par amistié ou par briefve justice, et sinon soy monstrer seigneur desplaisant vers cellui qui ara tort. (LA SALE, Sale D., 1451, 41).

"Conclure (une paix, un traité)" : ...comme vray crestien offrir a son annemy toute bonne et raisonnable paix, et celle acorder s'il la treuve. (LA SALE, Sale D., 1451, 47).

Empl. trans. Accoutumer qqc. "Faire qqc. fréquemment" : ...et par espasse de peu de temps eurent apriz de saillir sur les chevaulx par derriere les gens d'armes, et le acoustumerrent tant que les chevaulx le souffrirent sans espaourir. (LA SALE, Sale D., 1451, 187).

Empl. unipersonnel. Il (est) accoutumé de + inf. "Il (est) conforme à l'usage de" : ...il n'estoit pas acoustumé de offrir ne adourer deux dieux ensamble. (LA SALE, Sale D., 1451, 62).

Accroissement de qqc. "Personne qui favorise qqc., qui contribue à son développement" : Furius Camillius, qui fut l'accroissement et très chiere tutelle de la garde et force des Rommains (LA SALE, Sale D., 1451, 251).

[Le compl. d'obj. dir. désigne une ou plusieurs pers.] "Gagner qqn, conquérir son adhésion" : ...Dieu qui tant nous ayme que, pour offense que nous lui povons faire, il nous acroist et soeuffre pour nous vouloir acquerir (LA SALE, Sale D., 1451, 239).

Rem. Actif s'oppose à contemplatif (v. prudence).

Au passif au fig. : ...adfin que ygnorance soit admenistree de necessaire conseil pour hoster la maladie (LA SALE, Sale D., 1451, 98).

Administrer qqc. "Pourvoir aux besoins inhérents à qqc." : Et dist ung historiagraphe(s), que Orose nomme Antias, qu'il y ot mors .IIII^xx. mille (...) et XL^m. de ceulx qui sivoient l'ost pour admenistrer la necessité humaine. (LA SALE, Sale D., 1451, 160).

Administrer qqc. à qqn. "Donner, fournir qqc. à qqn" : Par quoy il leur [aux membres] apparut que ce qu'ilz admenistroient au ventre estoit cause de leur nourissement (LA SALE, Sale D., 1451, 185).

En partic. "Discours solennel, de caractère impératif" : ...car oncques n'avoit esté plus digne de luy pour recepvoir la mere des dieux de Pessinutem, selonc l'admonnestement de l'oracle : c'est le respons de Appollo, qui avoit admonnesté les Rommains que le meilleur et le plus saint homme de Romme feist celle office (LA SALE, Sale D., 1451, 250).

"Ordonner à qqn de faire en sorte que" : ...et [que] la chose publicque l'amonnestast que il gardast sa saincteté et sa loyaulté (LA SALE, Sale D., 1451, 161). ...Appollo, qui avoit admonnesté les Rommains que le meilleur et le plus saint homme de Romme feist celle office (LA SALE, Sale D., 1451, 250).

"Ordonner à qqn de faire en sorte que" : ...et [que] la chose publicque l'amonnestast que il gardast sa saincteté et sa loyaulté (LA SALE, Sale D., 1451, 161). ...Appollo, qui avoit admonnesté les Rommains que le meilleur et le plus saint homme de Romme feist celle office (LA SALE, Sale D., 1451, 250).

"Faire savoir à qqn, avec la solennité requise, que" : A toy, Preculus, je charge que incontinent tu voyses admonnester les Rommains que (...) ma Romme sera dame et chief du monde. (LA SALE, Sale D., 1451, 249).

Empl. trans. Aorner qqn/qqc. de qqc. "Pourvoir qqn ou qqc. de qqc. (en bonne part)" : Par laquelle le Senat (...) adorna le coliege des matronnes de très benignes et nobles decrez (LA SALE, Sale D., 1451, 217).

"Parenté" : Le .XXX^e. [exemple] commence par les chappitres d'Amour d'amys : c'est assavoir, de gens qui ne sont pas estrains par mariage ne par affinité de sang. (LA SALE, Sale D., 1451, 156).

"Renforcer" : ...ung très vaillant et saige consule (...) qui aloit par les citez amies des Rommains et les affermoit et confermoit a leur amour (LA SALE, Sale D., 1451, 39).

En aguet/ès aguets. "En embuscade, de manière à voir sans être vu" : Lesquelz se misrent ès agays derriere leurs pavillons et tentes (LA SALE, Sale D., 1451, 187).

De aguet. "Par surprise" : ...lui meismes de agait le prist et lui trencha la teste (LA SALE, Sale D., 1451, 250).

"Troupe qui monte une embuscade" : Alors l'aguet des chevaulx rommains et leurs pyons derriere eulx saillirent hors (LA SALE, Sale D., 1451, 187).

"Édifice de forme pointue" : ...si comme est la piramide ou la pouldre des oz de Jules Cesar est, a Romme, qu'on dist l'Eguille Saint Pierre (LA SALE, Sale D., 1451, 133).

Aimer mieux à + inf. +que + inf. "Préférer ... plutôt que de" : Mays Laciros son filz (...) ama mieulx a vuidier Chippre que combattre contre sa mere. (LA SALE, Sale D., 1451, 110).

Au passif. Ajourner qqn de + inf. "Convoquer qqn en l'invitant instamment à" + inf. : Sy fust adjourné d'aler respondre, et en personne veoir le jugement qui seroit de luy ordonné. (LA SALE, Sale D., 1451, 255).

Alléguer qqn. "Citer qqn comme réalisant un certain type humain" : ...et quant l'en parlera de faulse justice et de tirant, il sera partout publié et alleguié en soy mocquant de luy. (LA SALE, Sale D., 1451, 43).

Alléguer qqn de qqc. "Se référer à l'affirmation de qqn pour faire admettre qqc." : ...et pour ce sacreffioient ilz a Pan Liceus et faisoient le jeu de Luparcal, selon saint Augustin qui en allegue Varro (LA SALE, Sale D., 1451, 177).

Alléguer à qqc. "Se référer à qqc." : De l'eslection de celles vierges escript Agellius en son .XX^e. livre des Nuis de Athaines, et y allegue l'abbés Anstititus qui dist que on ne les recepvoit point mendres de .VI. ans (LA SALE, Sale D., 1451, 153).

Alléguer de qqc. "Se référer à qqc. pour en tirer argument" : ...[Valerius Seranus] des vers de quoy saint Augustin alegue a son propos a prouver qu'il n'estoit qu'un soeul Dieu (LA SALE, Sale D., 1451, 174).

"Dédommagement" : Laquelle bataille vaincue, les seigneurs des serfs ne demanderrent oncques amende de leurs fiefz pour le bien de la chose publicque (LA SALE, Sale D., 1451, 149).

Empl. trans. "Améliorer" : Si prions Dieu que, en ce et toutes aultres choses touchant noz consciences, nous voeulle tous emender (LA SALE, Sale D., 1451, 63).

Par amitié les bons pauvres deviennent riches : Ainsi par amistié les communitez sont acreues, et les biens des abitans amendez et ancore la chose publicque ; et par haine la chose publicque vient à neant. Par amitié les bons povres deviennent riches ; et par hayne les bons riches deviennent povres. (LA SALE, Sale D., 1451, 95).

"Affaiblir, diminuer" : ...aussi tost que l'amour commune fust convertie a la propre, la chose publicque fust si amentie [l. amenrie] que j'ay de mes yeulx veu aux Rommains payer le trehut a Surianne : ung très povre et petit chastellet (LA SALE, Sale D., 1451, 35).

Au fig. "Diminuer le mérite de qqn par une comparaison qui lui est défavorable" : Du sourplus n'en fut pas une Qui de nul bien l'amendrist [la Vierge]. (LA SALE, Sale D., 1451, 3).

Part. passé en empl. adj. : ...et finablement, toutes les vertus sont du coeur arrachies par elles, seiches et amorties. (LA SALE, Sale D., 1451, 246).

"Sentiment d'attachement profond, dénué de composante sexuelle" : Le .XX^me. [exemple] d'Amour de seigneur a ses hommes traicte des deux manieres du bien de la chose publicque, le dit du grant Cathon, et puis de l'amour que Aurelio Regulo heust au bien de la chose publicque (LA SALE, Sale D., 1451, 13). Celles ne sont pas droitement vesves qui ne se remarient pour ce qu'elles ne treuvent a qui (...) et ne le font pour amour de Dieu (LA SALE, J.S., 1456, 3). Le roy, qui ja tant amoit Saintré (...), l'amour de lui peu a peu creust tant que en peu de temps il le ordonna dormir en sa chambre (LA SALE, J.S. E., 1456, 224). Saintré (...) le voyant [Boucicaut] sy homme de bien, aussy pour l'amour du païs, tres voullentiers s'en acoincta (LA SALE, J.S. E., 1456, 225).

Rem. V. nonciade.

Loc. adv. En appert. "Ouvertement, de manière explicite" : ...les Cartageniens furent conseilliez par Hannibal meismes de requerre paix, leur disant tout en appert que a leur sauvacion il ne veoit nul aultre remede. (LA SALE, Sale D., 1451, 107).

"De manière évidente" : Mais quant Themistoclès vist appertement la destruction de son pays, - car (...) sçavoit bien que la cité contre leur povoir ne pourroit resister... [vist au fig. : "imagina"] (LA SALE, Sale D., 1451, 101).

"Ouvertement, publiquement" : Par lesquelles [paroles] l'orgoeul sourmontoit plus fort a Baudinus, et tout appertement disoit que ce n'estoit que vraye couardise soubz couleur de ospicialité. (LA SALE, Sale D., 1451, 113).

Empl. intrans. "Diminuer, devenir plus petit" : Si advint que incontinent l'eaue encommença a apeticier (LA SALE, Sale D., 1451, 170).

"Préparatifs militaires" : ...au roy Anthiocus, qui moult heoit les Rommains et faisoit grant appareil pour les combattre. (LA SALE, Sale D., 1451, 37).

"Revenir de droit à qqn, être dû à qqn" : Et la justice de execucion est ceste, laquelle se appartient a tous princes et aultres seigneurs et dames qui ont seignouries a gouverner, pour reduire et maintenir chascun en sa doicte raison (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 9). ...Justice bien gouvernee observe le prince en sa seignourie et a chascun ce que a luy raisonnablement s'apartient. (LA SALE, Sale D., 1451, 87). ...partout reverence et obeÿssance s'apartiennent aux souverains (LA SALE, Sale D., 1451, 98).

"Revenir de droit à qqn, être dû à qqn" : Et la justice de execucion est ceste, laquelle se appartient a tous princes et aultres seigneurs et dames qui ont seignouries a gouverner, pour reduire et maintenir chascun en sa doicte raison (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 9). ...Justice bien gouvernee observe le prince en sa seignourie et a chascun ce que a luy raisonnablement s'apartient. (LA SALE, Sale D., 1451, 87). ...partout reverence et obeÿssance s'apartiennent aux souverains (LA SALE, Sale D., 1451, 98).

"Être admissible, convenable de la part de qqn" : ...il le grevoit [son fils] a la paine des champs et a toutes choses rustiques, ce que a noble homme ne s'apartient. (LA SALE, Sale D., 1451, 151).

Soi appartenir à qqn de + inf. "Qqn doit" : ...lesquelz [exemples] s'appartiennent moult a tous princes de les veoir (LA SALE, Sale D., 1451, 85).

Appeler de qqn. "Contester les décisions prises par qqn" : ...si conseilloit qu'on creast dictateur, duquel il ne laissoit appeler (LA SALE, Sale D., 1451, 183).

Appeler de qqn à qqn. "Contester les décisions prises par qqn en s'en remettant à qqn d'autre" : ...Vallerius Publicola, qui avoit esté consule le premier an des consules qui avoit faitte la loy de appeler des consules et aultres estas au poeuple (LA SALE, Sale D., 1451, 183).

"Désir" : ...en laquelle [la Fortune] nul ne se doit fier, car elle ne regarde fors a ses apetis. (LA SALE, Sale D., 1451, 70).

Part. passé en empl. adj. : Et la chose ainsi appointee, Polinicès se party (LA SALE, Sale D., 1451, 260).

Au passif : ...finablement entre elles fut apointié que de chascune cité et a ung moment partiroient deux hommes courans (LA SALE, Sale D., 1451, 101).

Appresser qqn. "Serrer qqn de près" : Et quant il sceust que les ennemys a cheval l'apreschoient, il advisa ung lieu obscur et tenebreux pour embler l'esperit qui devoit porter juste paine (LA SALE, Sale D., 1451, 165).

Part. passé en empl. adj. au fig. Appressé de qqc. "Poussé par qqc." : Par laquelle chose la très bonne femme, trop plus apressee de vraye amour que de la très espoventable et hideuse crainte (LA SALE, Sale D., 1451, 136).

Empl. pronom. Soi appresser de qqn. "Fréquenter qqn, entrer en relation avec qqn" : ...mais ce sont ceulx de qui vous debvés apreschier. (LA SALE, Sale D., 1451, 42).

Empl. trans. au fig. Approcher qqn de qqc. "Se déclarer d'accord avec qqn au sujet de qqc." : ...duquel serment et promesse les deux freres les approcherrent. (LA SALE, Sale D., 1451, 101).